Si nous voulons aborder certains sujets avec vous sur ce blog, il apparait effectivement important de tracer au moins « les grandes lignes » de notre vie à Asmodius et moi même *comme vous nous l’avez gentiment suggéré*.

Nous sommes tout deux issus *comme évoqué dans un précédent sujet* de familles modestes mais hyper débrouillardes, unies, avec des frères et sœurs *on choisi pas sa famille*, et surtout, un poil grenouilles de bénitiers *on choisit vraiment pas sa famille*.
Attention, je dis pas qu’on ne les aime pas ou qu’ils ne sont pas gentils, juste que c’est parfois un peu « oppressant » selon la façon d’aborder les choses de chacun.

On s’est connu au lycée, il y a donc plus de 20 ans maintenant *ça donne une idée de la vieusitude : on n’est pas en mode « pruneaux » mais ça va venir*.
Ça amusait les profs de nous voir ensemble *toujours très corrects, on a toujours détesté s’afficher en public, si si, je vous assure*, un seul croyait en notre histoire, et on le voit encore de temps en temps. Tous les autres n’y croyaient pas !
Pas de bol pour eux, les dons de voyance sont pourris dans leur famille ! 😁

On a donc fait notre petit bonhomme de chemin : le classique chacun chez soi pour étudier qui fini par un emménagement commun très rapidement *payer deux loyers, c’est débile quand tu passes ton temps à dormir chez l’autre*
Les parents étaient pas super contents *surtout ma mère*, mais ils n’avaient pas le choix *on vivait dans le pêchééééééééééé, ahhhhhhhhhh, misèèèèèèèère, c’est le maaaaaaaaal*.

Sans parler de « régulariser » la situation, on a fait nos enfants, comme on le voulait, quatre, tous les deux ans *ou presque, il y a eu quelques ratés : merci mère nature, on est quand même vachement chanceux comparé à d’autres*.
C’est là qu’on s’est entendu dire des gentilles choses comme : vous croyez que c’est le moment, dans la conjoncture actuelle, tout ça tout ça *pensais intérieurement : connaaaaasssssseeee, frustrée du cul qui peut pas en avoir donc personne doit en avoir*

On a toujours mis un point d’honneur à être autonome financièrement, ça n’a pas été simple, loin de là *vive les patrons voyous et les boulots alimentaires* mais on ne doit ce qu’on a qu’à nous même *quasiment, à quelques exceptions près : #spécialdécicaceaupèredAsmodiusilesttropbadasse*.
On a affronté les difficultés ensemble, que ce soit la gestion catastrophique des comptes quand tu es étudiant *je ne vise personne*, ou les grosses difficultés de communication sur les débuts, voire même les deuils *ça on s’en serait bien passé*.

Asmodius : Hey, j’ai fais UNE erreur de gestion de la temporalité des débits par rapport aux rentrées…Ça arrive à tout le monde namého ! 🤬

Ça nous a rendu plus fort, et notre amour aussi *plus qu’hier et bien moins que demain 😍*.

Une fois sur les rails de la vie, on s’était dit : aller hop, tout roule ! Et non ! *tadaaaaa, grosse tatane dans la gueule, coup de boule retourné*

Il faut savoir qu’on ne s’est pas trouvé véritablement par hasard Asmodius et moi : on est quelque peu… différents des autres ! Jamais eu d’amis à l’école dans la petite enfance, mis à l’écart, maltraités par nos « camarades » *voire même par nos propres frères… comme si ça suffisait pas*.
On avait des parents qui s’aiment, cathos, originaux dans leur façon d’éduquer *pour les autres* : et oui, ils nous apprenaient qu’on n’aurait pas tout tout cuit dans le bec, qu’il fallait agir pour avoir les choses, que l’entraide fait avancer *pas que des défauts mine de rien, juste un peu oppressants sur certains sujet, même si je me répète ^^*.

Du coup, deux personnes un peu seules, elles finissent pas se trouver : on pense différemment des autres, et on en a trouvé quelques uns comme nous heureusement !

Mais deux personnes « différentes » *vous allez comprendre*, ça donne forcément des enfants « différents » *si si, je vous assure*.

Et bim, on a senti le truc venir un peu quand même pour la première : précoce *surdoué quoi : ça veut pas dire qu’elle sait tout mieux que tout le monde, juste qu’elle est plus sensible puisqu’elle pige des trucs pas de son âge*.
Le deuxième prenait sensiblement le même chemin, avec un bémol pour le langage : les mots sortaient pas assez vite de sa bouche *par rapport à ce qu’il pensait* du coup ça coince !
On l’a donc « aidé » un peu : bilan orthophonique, puis psychomotricité *ouille le porte monnaie*, pour arriver à une prise en charge en CMP (Centre Médico Psychologique) *ouf, pris en charge*. Quelques temps plus tard, suite à de multiples tests afin d’étayer la demande d’aide humaine pour la scolarité (AESH anciennement AVS), le couperet tombe : il est pas con du tout, mais il est autiste ! La claque !

OK, ça c’est fait : deux de précoces *ben oui, sinon c’est pas drôle* dont un autiste à haut potentiel *ça veut dire qu’il n’a pas de déficit d’intelligence*.

Le troisième ? Ah, c’est tout un poème ! On a cru qu’il marcherait jamais : il avait presque deux ans quand il s’y est mis *remarquez, ça allait avec sa dentition : 15 mois, pas une seule dent, Kojak avant l’heure le gosse 😉*.
Niveau langage par contre, comme sa sœur, une vraie pipelette ! Un vocabulaire de ouf ! Conclusion : OK, lui, il est précoce ! Bon, en même temps, on ne nous avait pas caché que, s’il y en avait deux, toute la fratrie était comme ça ! 😭

Et là, on me dira : mais pourquoi tu pleures ? C’est cool !
Nan, pas du tout. Parce que celui là, on a fini par le faire tester aussi : il n’est pas autiste voyons, il a juste des « troubles de l’interaction sociale » *tu sors ça à quelqu’un, il croit juste que tu l’as éduqué comme une bouse*
En même temps, quand tu vois ton gamin qui se jette contre le mur et qui sait pas pourquoi il fait ça…. Qui mord ses camarades quand ils respectent pas les règles du jeu… Heureusement, ça passe avec le temps et beaucoup de patience… et aussi une prise en charge en CMP *on les connait tous là bas maintenant 😁*

La quatrième, ça va encore. Enfin, quoi que : elle nous pose de ces questions sur le corps humain en ce moment, un truc de dingue vu son âge *elle est pas encore au collège*, et elle a un caractère bien trempé  *le portrait de sa mère il parait*

Asmodius : Ouep, une version miniature, qui semble tout choupi de loin…Mais de près, c’est un démon avec une tête d’ange

Donc voilà, on gère au quotidien tout ça, en plus du reste ! C’est pas facile, mais on s’en sort : on a appris qu’il ne fallait surtout pas écouter les autres, et se faire confiance.
La famille a eu du mal à comprendre l’ampleur du truc *mais bien sûr, on exagère toujours tout*

Asmodius : Après, vu que nous sommes passés par les difficultés de la différence en vie scolaire, on a l’avantage de mieux comprendre certains aspect de leurs difficultés.
Ça aide pas mal 😉

Lilith : Tu veux dire que les chiens font pas des chats ! 😅

Vous comprenez donc pourquoi on a BESOIN de parler d’autres choses ? BESOIN d’avoir une vie de couple épanouie ? C’est ce qui nous a sauvé : être ami avant tout, être amant ensuite, et parents aussi. Mais dans cet ordre.

Merci à vous tous de nous accompagner dans cette aventure qui nous fait du bien à tous *dans tous les sens du terme visiblement😋*

Asmodius : Oh oui ! Dans tous les sens ! 😍